Après 12 années à travailler dans le bâtiment, j'ai voulu donner un autre sens à mon travail, produire de mes mains, croire en mon produit et avoir un vrai contact avec les clients.

Mon oncle a fait du canard gras toute sa carrière et depuis 30 ans, n'a pas changé ses méthodes.

Il arrive bientôt à l'âge de la retraite et après ? Où va-t-on trouver ce type de produits, cette qualité, ces saveurs auxquels nous nous sommes habitués depuis tant d'années ?

C'est le point de départ de mon projet. 

À l'automne 2016, je quitte mon emploi et effectue une formation agricole, le BPREA, nécessaire à l'installation mais surtout indispensable pour entrer de plein pied dans l'agriculture professionnelle. En parallèle, je commence à engraisser quelques lots de canards avec mon oncle, pour me faire la main, me rendre compte de la difficulté du métier, ses exigences, ses astreintes. Cette expérience et les stages que j'ai effectué seront la base pour monter mon projet.

L'exploitation de mon oncle, petite, au cœur du village ne peut perdurer, il a donc fallu trouver un lieu pour s'implanter. La mairie de mon village, dans sa volonté de préserver l'activité agricole, m'a proposé à la vente 2 parcelles excentrées, c'est là que tout démarre !

À l'été 2017, diplôme en poche, mon projet commence a être ficelé (étude de marché, simulations financières...) mais je n'ai toujours pas de banque prête à me suivre...

Il est vrai que les dernières normes de biosécurité me contraignent à concevoir une exploitation "autarcique", sans échange d'animaux avec l'extérieur, en maîtrisant le cycle complet, du caneton de 1 jour à la vente du produit fini. Tout ceci nécessite des infrastructures coûteuses. Et en partant de zéro (pas de production, pas de clientèle, pas de savoir-faire ?), et ajoutant 2 périodes de crise aviaire successives, il était impossible de convaincre de la faisabilité du projet.

En septembre 2017, je décide donc de démarrer par mes propres moyens, c'est à dire de faire une installation provisoire me permettant de commencer à produire, à vendre... Du coup, j'ai construit un hangar avec un conteneur maritime d'occasion, une charpente de récup et l'achat de quelques matériaux. Pour l'électricité, un groupe électrogène d'occasion, pour l'eau des cuves sur une vielle remorque...

Sur la fin d'année 2017, je travaille seul, j'essaie d'enchaîner les lots, je livre mes premiers clients, j'apprends le métier, la fatigue, le froid, les aléas, les pertes...

Je remercie mes voisins et amis qui, particulièrement sur cette période pas facile, m'ont aidé et soutenu.

Après les fêtes, je fais une coupure et je fais un premier bilan de la période de production, je réalise également une vidéo de présentation du projet avec un copain ; c'est un peu long, mais voici le lien :

Et je retourne faire le tour des banques...

À force de persévérance, je trouve une oreille attentive qui après plusieurs rendez-vous, visite sur site, discussion point par point... réussi en mai 2018 à obtenir l'accord bancaire qui manquait à l'opération.... Champagne....

Dès lors, je pouvais enfin lancer l'ensemble des démarches administratives (installation Jeune Agriculteur, subventions aux bâtiments...) et envisager de mettre en place une organisation plus professionnelle avec des personnes pour m'aider (à temps très partiel).

Ainsi, sur l'été 2018, je "modernise" mon bâtiment provisoire, je fais venir l'eau courante, je change mes parcs pour me faciliter le travail, je mets des tôles sur le toit (la bâche n'aura tenu qu'une année).

À partir de septembre, nous redémarrons la saison en faisant de petits lots de canards chaque semaine, ceci me permet d'avoir plus régulièrement de la marchandise et notamment de servir des professionnels.

Comme tout ne se vend pas en flux tendu, j'ai adhéré à la CUMA de Gras de Montesquieu Volvestre à 40km de chez moi, et après une période de formation, j'ai pu disposer d'un atelier aux normes pour faire la découpe et la transformation de mes produits. Ceci me permet aujourd'hui de proposer des Foies Gras, Confits, rillettes... en bocaux et longue conservation.
 

Cette gamme de produits finis m'a permis de compléter la vente en démarchant les épiceries ou en faisant les marchés.

Aujourd'hui, nous sommes dans une phase où nous continuons à produire des canards dans le bâtiment provisoire, nous arrivons enfin au bout de l'instruction des démarches de subventions, nous allons démarrer les travaux pour enfin créer un outil de travail adapté.

 

La production de Canards Gras se fait tout au long de l'année (hors été) ; la vente de la viande se fait toute l'année, mais celle du Foie Gras est essentiellement festive et donc se fait en fin d'année.

Comme nous produisons de façon traditionnelle, notre capacité est peu extensible, on ne peut pas tout produire en décembre. Donc, nous faisons du canard tout au long de l'année et constituons un stock de Foie Gras.

Ce stock représente rapidement des sommes importantes, car pour avoir un bocal de Foie Gras dans notre réserve, nous avons à payer le canard, le maïs, le travail, le bocal... pour espérer récolter le fruit de ce travail plusieurs mois après. Sur les premières années, ce besoin de trésorerie est un problème et un frein.

C'est pour cela que je mets en prévente une partie de ma production. En participant :

• Vous prévoyez votre foie gras de qualité (traditionnel et à un prix direct producteur) pour la fin d'année.

• Vous nous permettez de continuer à travailler sur cette "saison basse".

De plus, cette démarche va peut-être me permettre de toucher un public plus large et de le sensibiliser à la production traditionnelle qui disparaît petit à petit.

Je vous remercie pour l'attention portée au projet, et soutenez-le en vous faisant plaisir !!