Aux origines des cressonnières : forages et creusements

L’histoire de cette culture remonte dans notre région au début du XX e siècle, cette production a pris son essor grâce à l’investissement du monde ouvrier dans ce domaine agricole.
Quelques familles constituent l’origine commune des cressiculteurs actuels, en particulier s’agissant des principaux bassins de production de cresson dans la région : la vallée de La Durdent (moulins, pissicultures et cressonnieres se mêlaient volontiers. Faisant du bocage un des plus riche et pure du pays de Caux.
Le creusement des fosses (ou bassins) et la création des puits artésiens éveillent beaucoup de fierté et de nostalgie : c’est l’époque des «pionniers » et de «l’héroïsme» à laquelle certains de nos interlocuteurs ont participé. De la force et de l’intelligence, il en a fallu pour aménager ces systèmes hydrauliques complexes, le plus souvent à la main... Mais il a fallu aussi beaucoup d’entraide et c’est bien à une aventure collective que les uns et les autres font allusion.
L’avènement de la cressiculture a également été création d’un univers fait de pratiques, de savoirs, de langage, d’imaginaire partagé par les professionnels du pays de Caux.., avec toutefois des variantes entre les communes !

La cressonnière Saint-Firmin existe depuis 1955, son nom vient de la source qui l'alimente, dont la qualité de l'eau est exceptionnelle, abondante et jamais tarie par le passé.

Elle est située au coeur de la Vallée de la Durdent et fait partie de l'histoire et du patrimoine du village de Sommesnil.

De nombreuses espèces végétales et animales vivent, s’abritent, se nourrissent et se reproduisent dans ces habitats de fort intérêt écologique. Malgré de nombreuses pressions anthropiques (drainage, ballastières etc.), cette vallée conserve une biodiversité particulièrement élevée, tant en terme d’habitats naturels et anthropisés, qu’en nombre d’espèces végétales et animales, communes et remarquables.

Dans un environnement où l'écosystème et la biodiversité sont sains et préservés, la cressonnière Saint-Firmin est très bien située, exposée sud/sud-ouest, est propice à la randonnée et est traversée par le GR21. Echassiers, canards, poules d'eau, rainettes, et Cie sont nos compagnons quotidiens... c'est plutôt rassurant!

Je suis tombé amoureux de ce site en le découvrant et ai décidé de me lancer dans ce nouveau projet.

Ce qui m'amène : 

Je m'appelle Edgar, je suis maraîcher naturel bio depuis 3 ans et titulaire du BPREA (Brevet Professionnel, Responsable d'Exploitation Agricole). Je maîtrise les systèmes culturaux de légumes  de plein champ et privilégie la commercialisation en circuit court.

Le cressiculteur, «gardien de l'eau» : un rôle vis à vis de la collectivité... mais pas sans une base de production .
N’est-il pas intéressant que le cressiculteur se maintienne, non seulement comme producteur mais également comme « gardien des sources et des fontaines » (selon l’expression utilisée par l’un d’entre eux) ?
L’eau, il la connaît mieux que personne, dit-il : c’est son affaire. Elle le met dans une relation nécessaire à son environnement et lui fait jouer un rôle particulier au sein de la collectivité locale :
- il est «aux premières loges», à la source, et connaît l’état de la nappe dont il dépend (niveaux, qualité, débit...) ;
- il travaille avec cette eau mais son idée est qu’il ne la «salit» pas, au contraire... il la dénitrifie
- il entretient l’accès à cette nappe via ses puits et sources
- il doit s’assurer de l’état des fossés et rivières de l’aval, par lesquels l’eau qui passe dans les cressonnières doit s’évacuer... Il est donc concerné par la problématique des inondations qui risquent de lui amener... la douve !
Pour que cette expression («gardien des sources et des fontaines») ne soit pas seulement un support de promotion, il faut sans doute faire la lumière sur les pratiques et sur la possibilité de cultiver le cresson en bio : pourquoi ceci ne serait-il pas possible ici ?
Les cressiculteurs ont un savoir à faire partager aux adultes aussi bien qu’aux enfants. Encore faut-il que la multifonctionnalité de ces exploitations cressicoles garde bien une base de production qui fonctionne, pas question de se diriger vers une agriculture uniquement pédagogique ou d'agrément !

Depuis mai 2017, je prépare l'exploitation de la cressonnière. Pour cela il a fallu commencer par un gros travail de curage et de nettoyage des bassins, ce qui a nécessité une énorme charge de travail manuel. Il a aussi fallu prendre en main les systèmes d'alimentation des bassins en eau.

Je suis bien aujourd’hui dans une démarche de porter à connaissance afin de permettre à chacun de mieux appréhender une préoccupation qui relève, de mon point de vue, de l’intérêt général : la préservation des cressonnières est une problématique qui ne me semble pas assez prise en compte dans les réflexions ou actions conduites par les différents acteurs, d’où le choix du thème d’aujourd’hui « le cresson face à l’enjeu eau ».

Le but est de créer un modèle économiquement durable, éthique et sain.

Sur l'exploitation, j'ai décidé de minimiser mon impact environnemental en privilégiant le travail manuel et en garantissant la bonne gestion de la source, ce qui permettra de pérenniser mon activité .

Je souhaite faire redécouvrir aux consommateurs les différentes variétés et les bienfaits du cresson. La composition très originale du cresson en fait un légume particulièrement indiqué dans le cadre de la prévention nutritionnelle de l'anémie ferriprive.

Ce légume exceptionnel par ses qualités nutritives mérite mieux que d'être servi en décoration.
Se nourrissant exclusivement d'eau de source entre 7 et 8°C, il est de loin la meilleure des salades, ignorant pesticides, engrais et autres produits chimiques.

Le cresson regorge ainsi de sels minéraux, potassium, soufre, fer, magnésium, antioxydants en plus des vitamines A, K et C. Riche en fer, mais aussi en folates (indispensables à la synthèse des globules rouges), le cresson est également riche en vitamine C, qui facilite l’assimilation du fer végétal au cours de la digestion. C'est un légume à consommer sans modération.

Je souhaite développer et valoriser le cycle de culture du cresson : protection et gestion de la source, commercialisation du cresson, commercialisation et dont du compost de cresson, récolte des graines en fin de cycle. Je proposerai dès les premières récoltes : du cresson cru, des soupes et du beurre de cresson.

A vos papilles...

A moyen terme je vous proposerai également des légumes cultivés sur buttes, de plein champ, et de saison.
 

Mon projet présente de nombreux atouts notamment pour la distribution du cresson. C'est surtout grâce à la proximité d'acteurs comme :

- Le M.I.N de Rouen (3 mn via A 29)

- Les acteurs d'achats et points de ventes sont nombreux :
Locarvor, (site marchand par internet), Marché de Cany-Barville, Marché de Goderville, Marché d' Yvetot, Marché de Pavilly, Marché de Fécamp, Marché de Saint-Valery-en-Caux

Mais aussi grâce à un atelier de conservation, de stockage et d'accès avec :

- Hangar bois de 600 m² fermé et sécurisé

- Une chambre froide et une machine à paillettes de glace permettant une cueillette planifiée et moins dense journellement

- Une surface couverte permettant le stationnement du camion et du tracteur 

- Un espace pouvant accueillir les emballages et le système de conditionnement

- Alimentation en électricité (triphasé et monophasée) et en eau disponible

- Un accès facile et court depuis l'exploitation

- Un espace pouvant accueillir les clients en vente directe (et à terme un marché de producteurs).

La collecte va me servir à remettre en bon état les passerelles qui sont indispensables à l'accès des bassins.

C'est aussi au pied de ces passerelles que sont situées les trappes d'ouverture d'eau  qui me permettent régulièrement d'alimenter ou non en eau les bassins.

Effectivement, ces passerelles recouvrent tous les canaux de distribution d'eau et sont nécessaires pour assurer un accès sécurisé aux bassins.

Enfin elles doivent aussi être conformes afin de pouvoir organiser des visites de l'exploitation.

  Passerelle et passerelles de sortie de bassin.

Aujourd'hui, les passerelles sont dangereuses car elles sont en mauvais état. Je suis donc obligé de limiter l'accès à la cressonnière et je ne peux pas recevoir de visiteurs.

Réfection des passerelles :

Achat de 250 mètres linéaires de bois de sapin Douglas et découpe :   

Valeur 2 500€

Acquérir du petit outillage :

Différents modèles de râteaux, balais, pelles, crocs, grattoirs, rouleaux, brouettes et vêtements de pluie.

Valeur  750€

Acquérir de l'outillage mécanique :

Une débroussailleuse tractée, pour l'éboutage du cresson afin de renforcer son système racinaire, et pour entretenir les allées enherbées.
(Nos anciens utilisaient la faux pour ce travail, toutefois pour notre confort de travail ainsi que plus d'efficacité nous utiliserons une débroussailleuse).

Valeur 2 250€

Financer les impressions :

- des étiquettes commerciales pour la distribution aux M.I.N. et la revente chez les distributeurs (30 000 milles exemplaires)

- 2 Panneaux signalétiques de situation en bord de route

Valeur 500€

Si la collecte dépassait mes espérances, je pourrais financer un merveilleux DUMPER à chenilles

Si vous souhaitez m'aider sans passer par internet, vous pouvez m'adresser vos dons par courrier à l'adresse suivante :

Edgar Heintz 

8 rue Carnot

76560 Doudeville

Merci pour votre soutien, que l'aventure continue !