Elle est la petite-fille d’une lignée de commerçants. Et à son tour, elle est devenue commerçante, s’est essayée à plusieurs entreprises, dont la gestion de distributeurs automatiques de boissons. Mais la crise a eu raison de son activité et Aline Lhor a été contrainte de se remettre en cause pour pouvoir rebondir. « Un soir, lors d’une émission télé, j’ai compris ce que je voulais faire. » Devenir l’ambassadrice des petits producteurs locaux, vanter leur savoir-faire et surtout permettre aux clients de se nourrir sainement. La ferme dans la ville est née, il y a un an, sur internet et depuis quelques mois sur les marchés de Saint-Avold (le mardi) et Folschviller (le dimanche).

De son stand, Aline n’interpelle pas le client à la façon d’un camelot. En toute discrétion, elle se contente de raconter l’histoire des mets qu’elle propose à la vente. De ces fromages de chèvre de Diebling, ces laitages d’Elvange, la viande de bœuf de Petit-Ebersviler, le pain de Saint-Avold, les œufs de Freybouse, sans oublier les fromages de Lemud, les fruits, légumes, boissons, « Tout ici est issu de l’agriculture raisonnée ou biologique , argue la dame. Mes produits sont naturels ne contiennent ni de conservateurs, ni de pesticide et encore mois de colorants et autres cochonneries ». Elle en est sûre et s’en porte garant : « Nous goûtons tout avant d’accepter de travailler avec tel ou tel agriculteur. Ensuite, nous allons visiter son exploitation voir comment il procède ». Cela doit aussi obéir à un cahier des charges bien précis, truffé d’exigences. « On redécouvre des saveurs de notre enfance , jure Aline. Le pire dans l’histoire c’est qu’une fois qu’on a mis le nez dedans, on ne peut plus revenir vers les aliments industriels. Chez moi, c’est comme dans le cochon, tout est bon. »

Depuis qu’elle officie, la chef d’entreprise s’est fait un nom dans les circuits courts, ce qui lui permet de ratisser plus large et ainsi d’être en relation directe avec des exploitants agricoles de toute la France. « Surtout pour les fruits et légumes », explique-t-elle. Ses clients eux sont satisfaits et lorsqu’ils se rendent sur le site, peuvent faire leur marché virtuel. S’ils habitent aux alentours, ils peuvent être livrés, ou pour ceux qui sont un peu plus éloignés se rendre aux points de distributions. À Laudrefang, Freyming-Merlebach et Saint-Avold. « Nous pouvons également expédier nos commandes à l’autre bout de la France. »

Consciente qu’elle a le vent en poupe, Aline a désormais un nouveau projet, celui de faire l’acquisition d’un camion entièrement équipé pour son activité et ainsi aller sillonner les routes de la Moselle-Est. « Pour l’instant, j’ai trouvé un équilibre, sans encore parvenir à me sortir un salaire. Je prends environ 20 % de commission sur les transactions , assure-t-elle. Heureusement que mon époux travaille et que j’ai très peu de pertes. »

www.unefermedanslaville.fr